Lil Miquela, Shudu Gram, Kizuna Ai… Voici des noms qui vont vous évoquer quelque chose, surtout si vous êtes sur les réseaux sociaux ! Ce qu’ils ont en commun ? Ce sont des influenceurs virtuels. Ils ont un compte instagram ou Youtube et posent comme de véritables influenceurs.

Ni os, ni chair, seulement virtuel

Influenceur, voilà un mot qui a bien évolué, qui est passé d’une simple étiquette à un véritable métier. Il a fallu de nombreuses années pour que les influenceurs soient pris au sérieux, et pourtant, ils sont aujourd’hui de véritables ambassadeurs pour certaines marques, pour qui ils véhiculent une image positive et à la portée de la communauté !

C’est au pays du soleil levant que cette tendance à commencé.

Kizuna Ai, est une influenceuse qui a commencé à publier des vidéos sur Youtube à la fin de l’année 2016. Grâce à l’engouement porté par les nippons et sud-coréens, elle a été reconnue comme la première youtubeuse virtuelle au monde !
C’est en publiant régulièrement du contenu sur sa chaîne youtube qu’elle a pu aujourd’hui arrivée au nombre de 3 millions d’abonnés.

Les influenceurs virtuels - XXL Factory

De nombreux profils sont ainsi apparus au Japon. Un reportage intitulé Binary Skin – Exploring Japan’s virtual YouTuber phenomenon, traite d’ailleurs de ce phénomène plus que croissant désormais.

Effet de mode ou véritable tendance ?

Cette mode aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur certains grands noms de l’industrie de la mode pour se servir de cette nouveauté à des fins publicitaires, comme la collaboration entre Louis Vuitton et Lightning. Son nom ne vous dira rien si vous n’êtes pas un adepte du jeu vidéo Final Fantasy dont elle est un des personnages principaux. Cheveux roses, décrite comme peu loquace et plutôt habilitée à porter des armures de combat, autant dire qu’elle est loin de l’égérie standard à laquelle l’audience pouvait s’attendre. Pourtant, c’est à elle que Nicolas Ghesquière, directeur artistique de la maison Louis Vuitton et fan de mangas, a pensé pour sa collection Series 4.

Les influenceurs virtuels - XXL Factory

 

2016 est également l’année pendant laquelle Miquela Sousa connue sous le nom de Lil Miquela publie ses première photos sur Instagram. Dans un premier temps, ce sont simplement des photos de son quotidien qu’elle va poster, ses amis, … Son point fort : être un personnage virtuel dans un environnement réel.
Par la suite, d’autres acolytes feront leurs apparitions, comme Shudu, Blawko ou encore Bermuda. Les grandes maisons de couture ou de beauté vont profiter de ce phénomène pour faire des partenariats, ou encore choisir de nouvelles égéries !

Les influenceurs virtuels - XXL Factory

A-t-on vraiment confiance ?

Voici une question qui est soulevé face à cette nouveauté. Les réseaux sociaux sont le terrain de jeu des 18-34 ans, la génération la plus influençable. Est-ce vraiment raisonnable de montrer une image si lisse, si virtuelle ?
De nombreux complexes peuvent apparaître face à ces icônes retouchées à coup de Photoshop pour paraître plus que parfaites.

Une étude, menée par asksuzy en été 2018, a recueilli les impressions de consommateurs réels sur ces influenceurs virtuels. 59% des personnes sondées ressentent le remplacement des modèles réels par des modèles 3D comme étant négatif. Le même panel de sondés a répondu à 46% que même si les CGI montraient plus de diversités corporelles, elles ne se sentiraient pas mieux.

Aussi, peu de ces personnes ont pu faire la différence entre les gynoïdes et la mannequin réelle qui leur étaient proposées en photos.

Et les internautes, qu’en pensent-ils ?Les influenceurs virtuels - XXL Factory

Le fait d’avoir de nouveaux influenceurs totalement virtuels met en lumières certains points en avant. Les retouches trop excessives sur certains « modèles » comme Shudu ! Beaucoup ont critiqué le photographe Cameron James-Wilson, en lui demandant pourquoi il n’avait pas choisi un véritable mannequin noir pour ses photos, plutôt qu’une « imitation » virtuelle.

Cependant, certains internautes acceptent ce changement en estimant que ces influenceurs ont une vie semblable à la nôtre.

Les influenceurs en temps normal, sont suivis par une communauté grâce à leur authenticité ! Ils parlent des produits, ils parlent du tissu, du ressenti d’une crème sur la peau… Comment ces personnages virtuels peuvent-ils entretenir cette relation de confiance avec leurs followers en ne pouvant pas ressentir ces simples choses ?
La légitimité des partenariats entres marques et influenceurs virtuels laisse à désirer.

Et en France ?

La France n’est pour l’instant pas touchée par ce phénomène. Cependant, les États-Unis ont déjà réagis à ce problème. la Federal Trade Commission (FTC) a établi que peu importe que l’influenceur soit réel ou généré par PC, les règles de la publicité s’appliquent de la même manière. David Polgar, avocat dans l’éthique de la technologie a tout de même demandé à ce que la FTC mette en place des lignes directrices pour les modèles virtuels.

La solution reste encore de faire confiance à de réels influenceurs !

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